Glorien Havelock

Il avait peur. Il savait ce qu’il allait se passer dans les prochaines secondes. Il regarda ses pieds, espérant qu’il allait pouvoir changer l’inévitable. Levant la tête, il regarda autour de lui. La ruelle était si sombre…

« GO! » avait crié quelqu’un qui se trouvait dans la foule, autour de lui.

Ça y est, il ne pouvait plus reculer. Il commença à marcher tranquillement, la main tendu vers un de ses pistolets. Il comptait ses pas. Il devait en faire, dix, ça semblait si long… Des gouttelettes se formaient sur son front, elles coulaient sous son masque jusque dans son cou. Il sentait sa chemise se coller dans son dos humide. Son cœur battait vite, trop vite.

Trois… Quatre…Cinq

Plus que cinq pas. Cinq petits pas qu’il redoutait plus que tout.

Huit… Neuf… DIX!

En une fraction de seconde, il prit son pistolet, visa son adversaire qui avait fait dix pas lui aussi dans la direction opposée. Il avait dégainé, lui aussi. Il appuya sur la gâchette. Le rayon de chaleur intense sorti du canon de son arme de poing et se dirigea droit entre les deux yeux de son adversaire.

L’autre avait pu tirer, le projectile se dirigea droit sur lui. Il voulu se projeter sur le côté, mais quelque chose l’avait empêché de sortir complètement de la trajectoire. Il hurla de douleur quand le bolt toucha sa jambe gauche.

Il se réveilla en sursaut, plein de sueur. Il toucha sa cuisse gauche et la sensation du métal froid au lieu de la chair lui rappela cette fois où il l’avait perdu lors d’un duel. Il s’enleva de ses couvertures et se dirigea vers la salle de bain et se rinça le visage avec de l’eau froide. Ramenant ses cheveux bruns derrière sa tête, il se regarda un moment, dans le silence de son petit appartement miteux. Il vit son reflet dans la glace devant lui, de grosses cernes sous ses yeux gris et perçants démontraient ses longues nuits d’insomnie.

Après un long soupir, il se dirigea vers la fenêtre ouverte, près de son lit. Cela faisait déjà trois semaines qu’il faisait nuit et donc la température commençait à baisser. Il appréciait la fraicheur, la chaleur commençait à être insupportable ces derniers mois. Il s’assit sur son lit, il était déjà froid. Cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas eu la chaleur d’une femme près de lui. Il pourrait certes s’en payer une, il en avait les moyens, mais trop de fois il en avait engagé pour assassiner des hommes en qui il ne pouvait plus faire confiance.

Il regarda par la fenêtre et contempla sa ville natale. La ruche Irroz était illuminé par de nombreuses lumières, mais il n’y en avait pas assez pour masquer le manque de soleil. Comme de nombreuse fois, il pensa à sa mission. Aux yeux de la plupart des gens, Glorien n’était qu’un simple brigand sans importance. Pourtant, c’était beaucoup plus compliqué. Cela faisait déjà trente années standards qu’il avait été engagé par les très saints ordos. Sa mission était de monter une source d’information dans les bas fonds de sa planète natale et des planètes avoisinantes. Il repensa à tout ce qu’il avait réussit à accomplir, sans compromettre sa double identité. Pour cacher son identité, il avait incarné un personnage redouté par les brigands des bas fond de la ville ruche et recherché par les forces de l’ordre, connu sous le nom du Masque. Quand le Masque devait sortir, souvent pour réprimander des membres de l’organisation criminelle qu’il dirigeait, il portait un long manteau noir et un masque noir avec trois marques de griffes placées en diagonale et peintes en rouge. Grâce à ses bons contacts, Glorien avait réussit à obtenir un dispositif qui modifiait la voix du porteur du masque. Comme ça, personne ne savait qui il était vraiment.

Ses talents d’acteur et de diplomate lui avaient servit lors de quelques mission où l’Inquisition l’avait réquisitionné. Pour l’instant, il ne travaillait qu’à étendre son réseau pour, étrangement, le plus grand bien de l’imperium des hommes.